Ma sentinelle Bolgerid écumait depuis plusieurs jours les « riantes contrées » de la Forêt Noire.
Il était sorti de la Moria (lvl 58), avec un besoin urgent de sentir de nouveau les rayons du soleil sur sa peau, et de revoir la lumière naturelle du jour.
Bref, après avoir enfin pu traverser la Lorien sans se faire cribler de flèches (les Galadhrim de rigolent pas avec les étrangers, et n'ouvrent le passage qu'après que le sus-nommé étranger ait accompli moult quêtes lui permettant d'acquérir la réputation "connaissance"), Bolgerid prend le bateau pour la Forêt Noire.
Il visite un peu toute la carte, monte de niveau régulièrement jusqu'au 64, à force de planter des drapeaux des Elfes dans les différents camps orques, et de planter des Orques avec sa lance, et finit par arriver dans la Vallée des cendres, au sud-est de la Forêt Noire. Cette vallée porte bien son nom : toute grise, même en plein jour, on a l'impression qu'un nuage de cendres la recouvre. Finalement, Bolgerid doit accomplir deux quêtes qui doivent lui permettre de faire passer de vie à trépas deux élites, au milieu du vieux château de Sâd Doldur envahi de morts qui distillent la peur, et d'invocateurs humains qui eux, si l'occasion leur en ai laissé, invoquent des fantômes éthérés bleu. Visuellement, ils sont impressionnants. Mais ils sont surtout très méchants et dangereux.
Donc, après avoir accompli quelques quêtes d'échauffement à proximité de ce château et du lac qui l'entoure, Bolgerid va à la recherche du premier boss, tapi sur une petite ile.
Oups, il a près de 15 000 PV, élite, et est entouré de quatre fantômes. Bon, ben… Bolgerid passe son chemin, et reviendra à l’occasion, mais accompagné d’un ou deux compagnons, ce sera plus sûr.
Reste l’autre élite, qu’on devine au dernier étage du château. Donc, très prudemment, Bolgerid progresse dans le château, en n’oubliant pas d’estourbir les invocateurs qui se mettent en travers de son chemin. Dix ont déjà été renvoyés vers leur créateur, quand deux lui tombent dessus par surprise au détour d’un escalier. Malheureusement, ils invoquent rapidement deux fantômes, et parviennent à rompre le fil qui tenait encore la glorieuse sentinelle à la vie, non sans que cette dernière ait eu le temps de tuer l’un des deux invocateurs. Zut, c’est trop bête : Bolgerid est arrivé au dernier étage, et l’élite à tuer est là, à moins de 20 mètres. Bolgerid décide de ressusciter sur place, et réapparait à 10 mètres de l’invocateur restant en vie. La sentinelle engage le combat de loin, et assomme le méchant d’un coup de javeline. Il enchaine avec d’autres lancers de javeline, ce qui lui permet d’enlever déjà le tiers des PV de l’invocateur avant que ce dernier n’arrive au corps à corps. À ce moment, plus de pitié : Bolgerid le tue en quelques dizaines de seconde, en l’empêchant d’évoquer les forces du mal.
Ceci fait, la sentinelle, prudente, examine les lieux : au fond du palier, il y a un homme élite qui semble connaitre quelques tours de magie noire, mais pas celui cherché pour cette mission. Donc, on l’évite si possible. Il reste ensuite un invocateur à tuer, ce qui se fait sans difficulté, avant de se retrouver face à l’élite but de cette quête.
Bah, ça semble facile : seulement 9 500 PV, personne ne le protège, ça devrait aller pour Bolgerid, qui l’attaque comme d’habitude en l’assommant d’abord avec sa javeline, et lui enlève encore 2 000 PV par ses lancers avant d’arriver au contact. Le corps à corps s’engage, violent et acharné. Aucun des deux opposants ne recule, conscient que seul l’un des deux restera en vie d’ici quelques secondes.
Alors que l’élite n’a plus que 3 000 PV, et Bolgerid 2 000, il invoque deux fantômes bleu, là encore. Oups, le temps se gâte pour la sentinelle. Il se concentre alors exclusivement à finir l’élite, boit un coup de potion magique qui redonne un peu de vie, et parvient à le tuer. Problème : Bolgerid n’a plus alors qu’environ 250 PV, sur les 4 000 qu’il a en temps normal. Par contre, les deux fantômes, eux, sont toujours là, alors qu’il est trop tôt pour reprendre de la potion magique.
Plus qu’une seule solution : le repli stratégique (d’aucuns diront la fuite éperdue…). Mais impossible de repasser par les escaliers, les invocateurs ayant probablement réapparu un peu partout.
Seule issue, sauter par-dessus la rambarde, sans savoir ce qu’il y a en dessous : un étage, deux étages, du rocher, de l’eau ? Aucune alternative de toute façon : Bolgerid se lance, et… heureusement, il plonge dans l’inconnu, et surtout dans l’eau du lac appelé Étang pâle. Il commence à nager pour s’écarter de ces lieux maudits, et voit que les fantômes n’ont pas plongé, eux. Il parvient à regagner la terre ferme, personne ne l’ayant suivi.
Tapi dans un coin, il se repose un moment pour regagner ses barres de moral et de volonté.
Il ne lui reste alors qu’à retourner rendre sa quête, et là… un arbre blanc se tisse momentanément autour du lui, ce qui signifie qu’il vient de monter encore d’un niveau, et donc de parvenir au 65, enfin. Il pourra maintenant aller aider ses confrères d’autres classes dans les différents donjons et autres lieux dangereux de la Terre du Milieu, en laissant derrière lui son petit complexe d’infériorité qu’il avait jusque là.
P.S. : merci à ceux qui auront lu cette histoire jusqu’au bout. Je l’ai vécue de façon tellement intense que j’ai trouvé qu’elle valait la peine d’être partagée.
Voici l'Étang pâle, et le fameux château où tout s'est passé. À ce moment, en prévision des combats à venir, Bolgerid se détendait musculairement par une petite nage en dos crawlé.